Stephan Delvaux, Président de l’OT et Adjoint au Maire en charge du tourisme et de l’animation de la ville, expose sa vision de la culture comme composante essentielle d’un développement touristique urbain fondé sur la découverte et la connaissance.

Q : Quels sont les supports et temps forts culturels dont le tourisme bordelais bénéficie ? Quelles « recettes » ou clés de succès pour réussir la combinaison « culture et tourisme » ?

Le tourisme c’est de la culture, c’est de l’acquisition de connaissance, de la découverte, de l’enrichissement personnel. Et aujourd’hui le développement du tourisme urbain s’appuie très largement sur cette richesse culturelle qui est proposée par les destinations phares.

Les grandes villes comme Bordeaux font des propositions de tourisme à contenus, avec différentes dimensions.

Pour Bordeaux, en premier lieu, il y a la dimension historique et patrimoniale. Bordeaux est une ville de plus de 20 siècles, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, dont tout se décline infiniment à travers les musées, les visites, la découverte du patrimoine.

Le 2ème appui très fort pour Bordeaux est bien sûr le vin. La Cité du Vin a pour ambition d’expliquer la civilisation du vin à travers le monde. On en vient à la gastronomie, qui a pris dans notre ville une dimension considérable. Elle est un véritable art et nous avons dans notre région celui qui est le parrain de Bordeaux So Good, Michel Guérard. Bordeaux s’affirme comme une destination gastronomique et cette année de grands chefs ont ouvert leur restaurant : Joël Robuchon, Gordon Ramsay, Philippe Etchebest.

3ème composante, le fleuve et l’estuaire : la dimension internationale de la ville qui, à travers son accès à la mer, a toujours été très orientée vers l’international, que ce soit vers l’Afrique, vers les Antilles, vers les Amériques. A chaque fois, on redonne à la dimension touristique sa dimension culturelle, en particulier via nos musées.

4ème composante, l’offre culturelle festivalière, événementielle, artistique et de programmation qui à Bordeaux est importante. Nous sommes évidemment très heureux de notre offre, mais nous savons que les villes comme Marseille, Lyon, Paris, Nantes sont très axées là-dessus. Nous accentuons donc toujours notre effort sur cette composante.

Il y a aussi l’événementiel qui se décline à travers les festivals, entre autres :
• Agora, qui est la manifestation la plus importante en matière d’architecture et d’urbanisme
• la fête du vin et la fête du fleuve, qui sont des occasions de célébrer à la fois, à travers une fête populaire élargie à une offre artistique, le vin et le fleuve dans l’écrin que représente aujourd’hui le patrimoine bordelais

Q : Comment définiriez-vous les apports de la culture à l’attractivité et à l’économie touristique de la métropole bordelaise ?

La culture est un pivot du tourisme.

Bien sûr il y a aussi le fait d’avoir des connections aériennes, des accès, une offre hôtelière. La mise en marché de l’offre touristique aussi est importante. Mais au fond ce que nous proposons, c’est un enrichissement : il y a toujours une toile de fond culturelle.

L’axe fixé à Bordeaux, c’est que toutes nos offres sont des offres à contenu : il y a toujours derrière une idée, une découverte, un enrichissement, un échange. On ne fait pas un tour, on va à la conquête de quelque chose qui va développer notre connaissance, lever des zones d’ombres sur des interrogations historiques, architecturales, environnementale, naturelles, paysagères.

Quand le tourisme était seulement une manière de se reposer du travail, on respirait le bon air de la montagne, on allait se baigner en bord de mer. Aujourd’hui les pratiques du tourisme urbain, les short-breaks sont des moments que les visiteurs ont choisis soigneusement pour découvrir quelque chose de nouveau et pas seulement se détendre.

Q : Comment qualifiez-vous les « bénéfices touristiques» du classement Unesco hier et de l’ouverture de la Cité du vin demain ?

Le classement Unesco a surtout été une reconnaissance de la transformation de la ville, du projet urbain développé par Alain Juppé pendant une vingtaine d’années, l’Unesco a reconnu cette valeur.
Nous étions déjà bien en marche pour transformer cette mutation de la ville en bénéfice touristique. Le label est venu concrétiser et un peu couronner cette transformation, et aujourd’hui bien sûr nous en sommes très fiers.

La Cité du vin, c’est vraiment l’outil qui nous faisait défaut. Bordeaux est une marque viticole internationale. Quand les touristes arrivent dans la ville, c’une de leur première motivation et nous n’avions pas d’outil susceptible d’accueillir ces gens, de leur raconter une histoire et donc de fixer un peu leur attention, leur connaissance.

Q : Votre vision de la métropole bordelaise dans 10 ans ?

Nous venons de connaitre dix très belles années de croissance du tourisme à Bordeaux, et je crois que nous allons avoir encore dix très belles années de croissance devant nous !

Interview réalisée en février 2016

Crédits photo © Gilles Aroyo

Cécile NOEL

Cécile NOEL

Chargée de communication

Cécile Noël intervient depuis 2008 sur le développement marketing, communication et commercial de l’agence. En appui des consultants, elle assure la gestion des missions, vient en appui de la concertation. Par ailleurs, de par son expertise acquise en agence événementielle, elle collabore ponctuellement sur des études liées à l’événementiel.